Une rue une heure – Bruxelles, 2013

Si je voyageais beaucoup, ce pourrait être une façon amusante et peut-être féconde de photographier – comme un voyageur de commerce qui parcourerait le monde et photographierait régulièrement la vue depuis sa chambre d'hôtel. Mais ici, pas de chambre d'hôtel, juste un bout de rue, et l'idée serait d'y réaliser en peu de temps une série cohérente qui dise quelque chose de la ville visitée.


De nombreux photographes ont choisi l'itinérance, notamment la marche à pied, qui les amène manifestement à un niveau de conscience ou de perception différent. C'est particulièrement vrai dans la photographie contemporaine de "territoires". Pour ma part, je crois que la marche me fatigue (surtout si je dois porter une chambre 4x5) et qu'elle m'amène à "glisser" à la surface des choses. Du coup, et depuis que je suis resté enfermé des journées entières dans deux abbayes et une imprimerie industrielle, c'est plutôt l'inverse qui m'attire : me déplacer le moins possible et tenter d'aiguiser mon regard pour produire, en l'absence de toute échappatoire, une série d'images qui fasse sens. La conviction sous-jacente est finalement que la photographie consiste à construire une image au moins autant qu'à la saisir.


En voici un exemple lors d'une courte visite à Bruxelles, pendant la petite heure durant laquelle ma famille visitait la maison Horta.

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